Si la norme est un critère auquel se réfère, implicitement ou explicitement, un jugement de valeur ou une action, le monde de l’université et de la recherche est un vaste et vénérable producteur de normes : de validation de la recherche, de vérité des savoirs à enseigner, de notation des élèves, de progression dans les cursus, de collation des grades, de recrutement, etc. Historiquement structurée sur un modèle corporatif [1], pour défendre sa liberté académique contre les pouvoirs d’Église et d’État, l’université a coutume de produire ses normes collégialement (jugement par les pairs) à l’occasion de débats contradictoires : jurys d’examens et de recrutements, comités de rédaction des revues, jurys de prix scientifiques, etc. Ces normes sont évolutives et souvent implicites eu égard à la multiplicité et à la complexité des critères de jugement auxquels il est fait appel, mais aussi à leur ancienne fonction. Jusqu’au XXe siècle, les titres que l’université délivre sont principalement des « cartes d’entrée » dans des professions organisées : l’université elle-même et les professions libérales (médecins, avocats,…). Les enseignants sont le plus souvent aussi des praticiens de leur domaine disciplinaire, et chaque profession contrôle non seulement la qualité mais aussi l’effectif de ses membres...
Merci bien pour cette mane d information.
Rédigé par : Argent Forum | 08/09/2013 à 21:19